Les joies du parc
Aller au parc, au square ou à tout autre endroit s'en rapprochant et possédant cette chose indispensable qu'on nomme "toboggan", j'a-do-re ! Dès que maman me dit qu'on va se promener, je lui demande d'une voix pleine d'espoir : - Boggan ? - Oui Eléa, on va au toboggan Et là, je me précipite vers mon armoire pour y attraper mon bonnet et mes chaussures, et je suis excitée comme une puce ! Au parc, je suis sociable, je vais volontiers vers les autres enfants, on partage seaux et pelles dans le bac à sable, j'emprunte souvent des jouets qui traînent, et je fais des tours de toboggan inlassablement. Quand vient le moment de partir, je ne fais pas trop d'histoires, on dit au revoir au toboggan, au bac à sable, aux filles, aux garçons, au pigeons, à tout ce qu'on voit, et on s'en va ! Et puis de temps en temps, allez savoir pourquoi, le toboggan, c'est chasse gardée ! Dans ces moment-là, je me campe en haut des escaliers et le premier ou la première qui essaie de monter pour faire du toboggan se voit remettre à sa place d'un "Non, non, non !" autoritaire, jusqu'à ce que ma maman intervienne pour me dire que "si, si, si, on laisse monter les autres enfants !" D'autres fois, j'emmène ma poussette et mon bébé, et je parade, fière comme un paon, poussant ma poussette, m'arrêtant, repartant, et puis au bout d'un moment, l'appel du toboggan est le plus fort et j'abandonne ma poussette pour aller faire une descente ou deux. C'est ce qu'il s'est passé dimanche : quelques minutes d'inattention pour aller faire un peu de toboggan, et voilà MA poussette et MON bébé kidnappés par une petite fille ! Mon sang n'a fait qu'un tour, je suis revenue en courant pour lui arracher MA poussette des mains, sauf que j'ai été interceptée par ma maman qui m'a demandé de la prêter, et le papa de la petite fille a essayé de m'acheter en me proposant d'abord un camion, que j'ai envoyer valser quelques mètres plus loin, passablement énervée, puis un beau vélo avec des pédales, qui, là, éventuellement, m'a fait réfléchir aux intérêts du troc... Un peu à contre-coeur, j'ai cédé, j'ai accepté le vélo, en disant d'une voix plaintive "poussette" à chaque fois qu'on passait devant, maman (qui me poussait sur le vélo) et moi. | |
Au bout de 5 mn, j'ai décrété que j'avais été assez généreuse, et j'ai voulu récupérer MA poussette et MON bébé, mais la petite fille n'a pas voulu la lâcher, donc j'ai coupé la poire en deux, je lui ai laissé MA poussette mais j'ai pris de force MON bébé qui avait abso-lu-ment envie de faire du toboggan avec moi. Comment ça s'est fini ? Un papa est reparti avec à son bras une petite fille pleurant et hurlant et moi, digne et impassible comme une reine, j'ai récupéré MA poussette et MON bébé, et j'ai continué à pavaner... |